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Collectif des riverains de la gare de triage de Drancy, du Bourget et du Blanc Mesnil
16 février 2014

le figaro 16/02/2014

Chaque année, 250.000 wagons transitent par ce centre, dont 15.000 contiennent des produits toxiques. Inquiets après deux alertes en février, les élus se mobilisent.

                 

Une succession d'incidents dans la gare de Drancy en Seine-Saint-Denis, l'un des plus importants centres de triage de France avec ­Woippy (Moselle) et Sibelin (Rhône), suscite les inquiétudes des élus.

Chaque année, ce sont 250.000 wagons de fret dont 15.000 (selon les chiffres de la SNCF) contenant des produits toxiques qui transitent par cette gare concentrant 48 voies ferrées et limitrophe de Drancy, du Bourget et du Blanc-Mesnil. Sur ces 15.000 wagons, 70 % renferment des hydrocarbures inflammables, 10 % du chlore et de l'ammoniac et 20 % des substances radioactives, toxiques et explosives.

Dans une étude de dangers réalisée en 2011, l'État estimait qu'en cas de brèche de 2 cm ou de rupture totale sur un wagon de chlore, les effets mortels seraient présents dans un périmètre de 2600 m. Dans cette zone résidentielle faite de petits pavillons se trouvent, à moins de 400 mètres de la gare, l'hôpital privé de la Seine-Saint-Denis, la clinique du Bourget, les stade Maurice Baquet et Paul André à 50 mètres, la paroisse Saint-Louis du Progrès à 100 mètres. Un peu plus loin mais à moins d'un rayon d'un kilomètre, les lycées Jean Moulin et Aristide Briand, les collèges Didier Daurat et Pierre Sémard ou encore l'école élémentaire Dulcie September.

Plusieurs incidents deux nuits de suite

Les maires des communes voisines montent au créneau pour dénoncer les incidents qui se produisent à cet endroit. En pointe dans ce combat, Jean-Christophe Lagarde, le député maire UDI de Drancy qui brigue son troisième mandat municipal. Le 7 février dernier, il adressait une lettre au préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli. «Je m'interroge, écrivait-il notamment, sur l'absence totale de communication que ce soit de la part de la SNCF ou de la part de vos services.» En cause, deux incidents qui se sont déroulés dans la gare il y a quinze jours, dans les nuits du 6 au 7 et du 7 au 8 février.

Le jeudi 6 février dernier à minuit 16, «un agent SNCF détecte une odeur nauséabonde sur le site, explique Philippe Galli. La SNCF n'a pas été en mesure de nous dire tout de suite ce que contenait le wagon.» Trois agents seront transportés à l'hôpital d'Avicenne pour un contrôle santé. Ils y resteront quelques heures. En fait, il s'agissait de térébenthine. Sauf que le wagon était vide et nettoyé, affirme de son côté la SNCF.

«30.000 personnes en danger de mort»

«Quand on est sur le terrain, il est parfois difficile d'identifier l'origine des odeurs ressenties. Cela peut venir d'une fuite de wagon ou d'ailleurs. Que la transparence se fasse. Nous n'avons aucune volonté de cacher quoi que ce soit», plaide Jean-Michel Genestier, directeur général adjoint de SNCF Geodis. Ce dernier est par ailleurs leader de l'opposition municipale au Raincy (Seine-Saint-Denis) après avoir été le premier adjoint du maire, Éric Raoult (UMP). Le deuxième incident est une «suspicion de térébenthine», selon la SNCF qui assure que les pompiers n'ont rien détecté sur place. «J'ai appris l'existence de ces deux incidents par la police municipale qui avait croisé la nuit des camions de pompiers dans le secteur de la gare. Sinon, je ne l'aurais pas su», déplore Jean-Christophe Lagarde. Selon lui, «trente mille personnes sont en danger de mort» en cas d'accident grave à Drancy.

Le 11 décembre dernier, un wagon d'acide chlorhydrique vide avait déraillé dans cette gare. Aucune fuite n'avait été constatée. Et le 23 décembre, c'était le tour d'un wagon de déchets nucléaires, sans qu'il y ait de fuite radioactive. Le maire de Drancy avait alors déposé plainte pour mise en danger de la vie d'autrui auprès du procureur de la République. Ce dernier n'a pas encore répondu mais a demandé une enquête confidentielle à un service de police pour évaluer le danger que représente la gare.

Depuis le 22 avril dernier, le préfet interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour de la gare, ce qui englobe 30 % du territoire de Drancy et 20 % de celui du Blanc-Mesnil. Dans cette zone, il est impossible aux maires de bâtir de nouveaux établissements recevant du public de nouveaux logements. Une interdiction qui vaut aussi pour les particuliers. Une situation ubuesque: ceux qui ont acheté un terrain avant le 22 avril ne peuvent rien construire dessus…

 

 

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