Va-t-il falloir attendre qu'un accident grave se produise pour que des propositions sérieuses soient mises en place?

L'explosion d'un camion d'acide nitrique qui s'est produit hier à 70km de Barcelone, nous révèle que la probabilité des risques et des dangers peut se transformer en réalité. Hier l'accident a lieu dans un territoire moyennement urbanisé, mais il a fallu confiner près de 66000 habitants, fermer les écoles et interdire les accès au réseau autoroutier.

La gare de triage de Drancy, Le Bourget, le Blanc-Mesnil est au cœur d'un territoire de 140000 habitants, dans un département de 1500000 habitants. Ce site est encadré par 3 autoroutes A1,A3,A86 et est bordé par le célèbre RERB, qui transporte, par jour, près de 900000 voyageurs.

La gare de triage trie 15000 wagons transportant des matières dangereuses et toxiques, dont 400 de chlore et 400 de déchets nucléaires.

Voilà, le décor planté d'un espace où la potentialité des risques et des dangers a un niveau de probabilité pour le moins important.

Nous ne pouvons pas écarter le risque par exemple de l'explosion d'un wagon transportant de l'acide nitrique ( code 856/2032- 856/2031). Nous devons donc imaginer les répercussions de ce type d'accident dans un espace peuplé de 140000 habitants, bordé par le RERB qui transporte 900000 usagers par jour et les répercussions sur les réseaux autoroutiers voisins.

Chacun comprend l'immensité des problèmes à résoudre, pour assurer le confinement d'une grande quantité de personnes, quid de la fermeture de l'ensemble des établissements scolaires, quid de l’Hôpital Privé de Seine Saint Denis qui se situe à moins de 300 mètres, quid des crèches, des IME.

Chacun comprend face à la quantité de questions qui restent sans réponse, qu'il y a urgence à ce que la dangerosité potentielle de la gare de triage soit réglée et de manière transparente en prenant en compte d'abord la parole et les proposition des citoyens mobilisés pour la défense de l’intérêt général, leur santé, leur sécurité, leur environnement, leur patrimoine.

Il y a quelques jours le Corigat pour appeler à l'une de ses réunions avait édité un tract «La gare de triage de Drancy combien de morts!» . En clair va-t-il falloir attendre qu'un accident grave se produise pour que des propositions sérieuses soient mises en place.

Continuer à se mobiliser doit être la responsabilité de chacun. Les actions du Corigat avec les citoyens depuis le 11 juin 2013 ont permis que ce dossier ne disparaisse pas de l'actualité et ils ont bien eu raison. D'autant plus raison que la décision du tribunal administratif d'annuler l’arrêté du 6 mars 2013, pour juste qu'elle ait été, a créé une confusion pouvant laisser croire que la situation était réglée. Cette ambiguïté sert celles et ceux qui ont tout intérêt pour que le règlement de ce dossier soit entouré de ténèbres, afin que les arbitrages puissent se rendre en dehors du nécessaire contrôle des citoyens.

Voilà pourquoi plus que jamais il est nécessaire de renforcer la seule association citoyenne, libre et indépendante qu'est le Corigat, c'est toujours dans les moments intermédiaires, opaques que la détermination citoyenne doit être la plus forte.

Pour exiger l’arrêt du transit et du stationnement des wagons transportant des matières dangereuses et toxiques sur le site de la gare de triage.

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